Alors que l’incertitude et la peur multiplient les signes de progression dans l’esprit de nos compatriotes, revenons sur certaines valeurs fondatrices d’une société. Parmi elles, la mémoire qui permet de tirer les leçons de l’Histoire, et la fraternité, inscrite dans notre devise, qui éloigne la peur et rend plus fort. Deux valeurs qui ouvrent chacun d’entre nous au monde.
Deux évènements récents nous ont rappelé ces valeurs : la commémoration de la Libération de Saint-Priest et le week-end de jumelage avec Mühlheim am Main. Toute commémoration est le temps du
rappel : rappel de la lutte pour la liberté et pour l’indépendance ; rappel des épreuves endurées, des deuils éprouvés, mais aussi rappel des victoires arrachées à la barbarie, à la haine et à la bêtise.
Toute commémoration est le temps de l’appel : appel à préserver la liberté et l’indépendance, appel à construire une société libérée de la haine et de la peur (n’est-ce pas la mission de chaque citoyen ?), car c’est bien de cela qu’il s’agit, gérer la peur de l’autre qui conduit à la haine. Être présent aux cérémonies de commémoration, c’est prendre du temps pour construire l’avenir.
Le jumelage avec Mühlheim am Main est un des symboles de la nécessaire fraternité entre les peuples. Quelques heures, quelques mots lors de ces échanges confortent une relation qui enjambe les règles diplomatiques et politiques. Ces relations sont à cultiver ; elles ont prouvé qu’elles pouvaient rebâtir un monde après la deuxième Guerre mondiale ; elles prouvent aujourd’hui, de plus en plus fréquemment, que des populations sont capables de s’entendre par-delà les délires sanglants des fous de pouvoir. Mais pour être préservées, elles doivent être sollicitées, vivifiées par les acteurs des mondes associatif, scolaire,
professionnel. Car une relation ne va pas de soi ; alors, nous, San- Priots, faisons vivre les jumelages et toute autre forme de lien ! Maintenir le lien entre le passé, le présent et le futur, entre les peuples en Europe et au-delà, entre les générations et les cultures, n’est- ce pas cela qui nous aidera à reprendre le cours de la vie normale d’une société intelligente ?
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