Chacun d’entre nous, San-Priot, Français, Citoyen du monde est aujourd’hui interpellé par la guerre Israël – Hamas.
Non seulement parce que des attentats terroristes que l’on peut rattacher au conflit sont perpétrés à nouveau sur nos territoires occidentaux, mais parce que la question soulevée par cette guerre est une question centrale, vitale pour la très grande majorité des sociétés : comment cohabiter aujourd’hui avec nos passés, nos histoires, nos religions, nos cultures ?
Sous les missiles, de quelque côté de la frontière que l’on se trouve, que reste-t-il sinon la culture ? Quel est le seul appui pour adopter une position de surplomb, de recul, pour prendre un temps de réflexion nourri, sinon la culture pétrie au fil des années ?
Sous les missiles, la possibilité de faire appel à une lecture, à une pensée, à une œuvre d’art, à une analyse historique ou géopolitique, la faculté d’imaginer, de créer, de transmettre, de partager, sont les plus grandes richesses que l’on puisse cultiver en soi ; car la culture, c’est bien cela : notre capacité à cultiver nos richesses immatérielles.
Sous les missiles, sans plus pouvoir compter sur rien de stable (absence de nourriture, de soins, de logement…) – la folie guerrière, meurtrière balaie tout – seul notre esprit peut nous sauver. Et l’esprit, ça se construit, ça se nourrit, ça se travaille tout au long de la vie : à l’école, au travail, dans le cercle familial, amical, dans les rencontres, les quartiers, les associations.
Cela, nous devons absolument le décupler. C’est une tâche de tous les jours, que nous, politiques de tous bords, comme tout citoyen, avons le devoir de travailler.
Seul le développement exponentiel de nos possibilités de nous cultiver pourra faire évoluer le monde et sa capacité à vivre en paix.
Les témoignages de survivants aux pires crimes de l’histoire convergent : plus la culture reste présente, plus les qualités d’humanité résistent.
« La paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. » (A. Camus – article du 8 août 1945 dans la revue « Combat »)