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Notre analyse du projet de Budget 2025

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Voici l’intervention qui a été faite au nom de l’ensemble des groupes d’opposition de gauche au dernier conseil municipal lors du débat d’orientation budgétaire.

Monsieur le Maire,

Cette intervention est portée au nom de la gauche et des écologistes pour exprimer nos inquiétudes face à ce débat d’orientations budgétaires, dans un contexte international, national et local marqué par des incertitudes économiques, climatiques, géopolitiques et sociales grandissantes.

Nous sommes confrontés à une crise systémique, où chaque crise – qu’elle soit économique, climatique ou sociale – nourrit la suivante. Les récentes catastrophes climatiques, comme celle de Mayotte, rappellent cruellement que les collectivités doivent se préparer à des défis de plus en plus complexes et coûteux.

Cependant, le document présenté ce soir ne semble pas à la hauteur de ces enjeux. Il est imprécis, lacunaire, et, surtout, déconnecté des risques réels auxquels nous allons devoir faire face.

Un contexte national alarmant

L’État nous impose une politique d’austérité sans discernement, réduisant toujours davantage les marges de manœuvre des collectivités. L’obligation annoncée par le gouvernement Barnier de faire contribuer les collectivités au renflouement du budget de l’État fragilise encore davantage notre autonomie financière. Pourtant, vous construisez un budget comme si les recettes allaient rester stables. Est-ce de la naïveté ou de l’imprudence

Des engagements non tenus

Vous affirmez que ce budget n’aura pas de conséquences sur les actions en faveur des San-Priots. Mais comment est-ce crédible alors que vous vous étiez déjà engagé à ne pas augmenter les impôts et que vous l’avez fait malgré tout ? Les habitants méritent de la transparence, et ce flou alimente leur défiance.

Une gestion du risque insuffisante

Vous n’anticipez pas les crises à venir. La situation du stade Jean BOUIN peut se reproduire par exemple. Quelle marge de couverture d’un tel risque est prévue en 2025 ?  Les investissements locaux que vous projetez manquent de cohérence : comment justifiez-vous de prévoir des dépenses massives alors que les recettes sur ces mêmes sujets régressent et que nous n’avons pas de vision favorable aujourd’hui pour l’année à venir ? Cela révèle un manque de prudence évident dans votre approche de la gestion du risque.

Une dette en augmentation et des priorités mal définies

Vous avez porté l’encours de dette à 1 522 € par habitant ce qui est supérieur à la moyenne de la strate des plus de 50 000 habitants (1318€) alors que nous sommes en bas de la strate ; une situation inquiétante qui limite notre capacité d’action à long terme. Cette fragilisation intervient alors même que la démographie de Saint-Priest augmente, sans que ce budget permette de répondre aux besoins croissants des nouveaux arrivants.

Autofinancement

L’autofinancement faible de la commune sur lequel nous vous avons alerté depuis plusieurs années est légèrement relevé dans ce DOB. Le chemin sera encore long et cet autofinancement est toujours insuffisant.

La capacité d’autofinancement brute détermine la durée de vie résiduelle de la dette au 1er janvier 2025 : celle-ci atteint plus de 13 ans (cf. page14), soit l’équivalent de 2 mandats environ.

En clair, moins on a d’autofinancement brut et plus on fait d’emprunts, plus longtemps on est endetté… c’est le scénario dans laquelle vous avez engagé la Ville.

Au-delà d’une durée de vie résiduelle de dette de 12 ans, les collectivités voient se restreindre leurs possibilités d’emprunts. Et ce n’est pas le contexte national défavorable qui modifiera cette donne.

Vous soulignez d’ailleurs cette faille de gestion très justement page 27 : « La durée d’endettement prévisionnelle est de 13 années d’épargne brute d’où la nécessité de trouver d’autres leviers que le recours à l’emprunt ».

Est-ce à penser que vous actionnerez à nouveau l’impôt ?

Un patrimoine sacrifié

Un autre point alarmant est la vente de notre patrimoine local pour financer ce budget. Céder pour 6,5 millions d’euros de biens publics revient à sacrifier durablement l’héritage communal, notamment celui laissé par Bruno Polga , qui avait à cœur de construire un Saint-Priest inclusif et solidaire. Vous transformez la ville en un simple terrain d’opérations pour des promoteurs, au détriment des générations futures. Nous parlons par exemple de la vente du parking du Centre-Ville derrière la Mairie à un promoteur pour privilégier les séniors aux revenus les plus conséquents, nous voulons évoquer également les acquisitions sans projet revendues à des promoteurs.

La transition écologique et la performance énergétique

C’est toujours le parent pauvre du budget : 2.3M€.
Mais cela n’est pas étonnant. Monsieur WAUQUIEZ faisant remonter à POMPIDOU la conscience écologiste, et au vu du bilan environnemental partagé par tous, on voit bien que la droite n’est pas la championne de la transition écologique.

Monsieur WAUQUIEZ revendiquait même en juin dernier le non-respect des ZAN, c’est dire !

Conclusion

Nous pointons ici un budget démagogique compte tenu de la durée l’endettement de 13 ans actée  par ce DOB. Treize années, Monsieur GASCON ! Quel avenir pour nos concitoyens dans ces conditions ?  vision purement comptable, donc hasardeux, et surtout incapable de répondre aux enjeux de 2025. Ce n’est pas un simple exercice comptable que nous demandons, mais un projet à la hauteur des crises systémiques que nous vivons, à l’évolution de la population. Où est l’anticipation ? Où est l’ambition ? Saint-Priest mérite mieux que la liste des emprunts contractés pendant vos mandats sans stratégie pour un avenir meilleur.

Au nom de la gauche et des écologistes, nous vous appelons à revoir vos priorités, à faire preuve de prudence et à élaborer un budget qui soit véritablement à la hauteur des défis de demain, pour notre ville et ses habitants.

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